Bonjour,
Femme de 56 ans. Néo ovarien. Mise en place d'une chambre implantable, en passant par la veine céphalique. Qqls jours après la pause, thrombose de la veine céphalique sans extension dans le réseau veineux profond.
Décision de mettre une anticoagulation en place pour 3 semaines pour éviter toute extension de la thrombose sur ce terrain (néoplasie + matériel étranger). Tout rentre dans l'ordre.
La chimio par AVASTIN va débuter ; L'oncologue décide de reprendre une anticoagulation par AOD à dose curative au commencement de l'Avastin*.
Perso je n'aurais pas repris une anticoagulation. Des avis ?
Merci
PW
C'est étonnant cette démarche de passer par la céphalique pour poser une chambre implantable. J'ai eu le même constat avec les mêmes conséquences chez une patiente. Thrombose de la veine céphalique du bras sur tout sa hauteur, à l'époque je n'avais pas jugé utile de mettre la patiente sous anticoagulants considérant qu'il n'y avait pas d'extension au réseau veineux profond et qu'on ne pouvait pas espérer de reperméabilisation de la céphalique en conservant le matériel en place, je pense qu'il était de toute façon illusoire d'espérer reperméabiliser la veine même après avoir retiré le matériel, sans compter que retirer une chambre pour en reposer une me semblait pas être la bonne solution non plus. J'ai donc décidé de ne pas mettre d'anticoagulant et de ne pas toucher à la chambre vu qu'elle était fonctionnelle, tout en recommandant de reprendre contact avec l'oncologue pour voir ce que lui en pensait.
Est ce que tu as des informations sur cette pose de chambre ? Est ce que la pose dans la céphalique était une démarche voulue ou relevait d'une erreur technique ? Est ce que la chambre a été posée sous échographie ou "à l'ancienne" ? Cela me semble étonnant de poser une chambre dans une céphalique, quand on voit de calibre du KT, ce n'est clairement pas une picc line dont le tuyau est beaucoup plus fin et pensé pour être posé dans une veine périphérique.
Je n’ai aucune information sur ce qui a motivé le choix de la veine céphalique pour l’entrée du cathéter ni sur la façon dont la chambre a été posée. Comme toi j’ai été surpris de ce choix eu égard au calibre riquiqui de la veine. Je pense que c’est toi qui doit avoir raison de ne pas avoir débuté une anticoagulation, car l’absence d’extension dans le réseau veineux profond témoignait sans doute de la faible activité pro-thrombotique sous jacente et du faible risque d’extension. Au décours de l’anticoagulation, la céphalique ne s’est pas reperméabilisée (ce qui était illusoire et sans intérêt) et il n’y a pas eu d’extension (ce qui était le but recherché).
Maintenant l’oncologue vient de redémarrer une anticoagulation à dose curative en raison de l’administration de l’Avastin. Cela ne me semble pas justifié. Qu’en penses-tu ?
Que ce n'est pas justifié non plus, j'arrêterai le traitement et je le signalerai à l'oncologue déjà par esprit de confraternité et également pour savoir s'il y a un autre élément d'ordre médical qui justifie ce traitement. Si la seule raison qu'il a à te donner est cette histoire de chambre, je pense qu'on peut s'en passer.
Bonsoir,
Il serait effectivement intéressant de connaître les modalités de pose du matériel vasculaire.
En cas de pose chirurgicale de chambre implantable (c'est à dire sans ponction échoguidée transcutannée), il y a un abord direct de la veine qui sera ponctionnée.
Classiquement il s'agit de la veine céphalique car le repérage clinique anatomique est facile.
La veine sera disséquée, mise sur lacs, puis il y aura section-ligature afin d'insérer le catheter de la CIP en intra luminal direct.
Évidement entre l'agression directe de la paroi veineuse et la ligature, cette technique est à risque de thrombose veineuse (risque probablement plus élevé que la pose par voie trans cutanée mais je ne dispose pas de chiffres), d'autant plus en contexte oncologique.
Dans ce contexte, il semble moins légitime d'initier une anticoagulation curative d'emblée. Peut être une surveillance échographique à J7 aurait constitué une alternative.
La reprise d'une anticoagulation curative en préalable à l'avastin me semble défavorable en terme de bénéfice/risque.
A la limite il aurait pu se discuter une anticoagulation préventive uniquement, selon le score de Khorana, quelque soit l'historique thrombotique veineux antérieur.
Mais cela reste un avis personnel, soumis à discussion.
Bonne soirée
C'est également la façon dont je vois les choses.
Merci pour ces informations jean baptiste, en effet il est possible de poser la chambre en veine céphalique. Concernant l'indication d'un traitement curatif en vue de la reprise de la chimiothérapie, je partage ton avis.